samedi 3 octobre 2009

Un master qui fait réfléchir...

Le premier médicament vendu au monde... est un hypocholestérolémiant. La première maladie au monde... est le paludisme. Pas les mêmes clients ! Il n'existe aucun traitement curatif du paludisme, on comprend vite pourquoi...

Dixit un prof très intéressant, si on mettait au point un traitement contre le paludisme, dans un pays comme le Gabon, très touché par la maladie, on réduirait fortement la mortalité, et la population augmenterait. Le pays étant "pauvre" (en tout cas, la richesse y étant très mal distribuée), les gens devenus trop nombreux pour de maigres ressources auraient vite beaucoup trop faim (et finiraient donc par mourir quand même, mais pas aussi vite que nécessaire pour éviter la suite). Des gens qui ont faim ne réélisent pas leur gouvernement. Donc le président du Gabon, qui a les moyens de financer la recherche, le développement et la distribution d'un médicament anti-paludisme, n'a aucun intérêt à le faire ! C'est dégueulasse ?

Si vous me permettez d'être cynique (bon, je me permets toute seule...) (à moins qu'il faille déjà que je m'entraine au politiquement correct... ?), le problème de l'être humain (hé hé, je n'ai pas dit "de cette population", ça me vient déjà tout seul :) ), le problème de l'être humain, c'est que plus il est pauvre, plus il se reproduit. N'importe quelle maladie mortelle, comme là-bas le paludisme, intervient alors comme un régulateur démographique indispensable. (Pour peu que la population concernée soit catholique, ou simplement masochiste - c'est peut-être la même chose... -, elle a tôt fait de trouver une cause divine au désastre sanitaire, donc ce n'est pas si grave, elle l'a mérité...) Donc, si le peuple gabonais reste pauvre, il conviendrait, pour le bien de la nature et celui du gouvernement, de ne pas lutter contre le fléau.

Ou alors, il suffirait de mieux répartir les richesses du pays !!! Wha, j'ai réglé en une phrase le problème du Gabon ! :D Un pays plein de ressources, grand exportateur de pétrole, devrait réussir à payer ses pauvres ! (Puisque nos pays pauvres sont tout à fait capables de payer leurs riches... :/ )

Plus sérieusement (ou pas), en théorie, mauvaise distribution des richesses entraine pauvreté de la masse, qui entraine une forte natalité, d'où un trop fort accroissement de la population, qui favorise l'apparition de maladies de destruction massive. Supprimons le déclencheur de cette apocalypse, et ce sera le paradis sur Terre ! (Mais non, je ne suis pas de gauche, sinon j'aurais dit "il faut supprimer"... et si j'avais été de droite j'aurais tout aussi bien dit "je vais supprimer", puisque la présomption est de mise dans ce milieu.)

Bref, résolvons ce problème de la distribution des richesses gabonaises en la rendant plus équitable. Puis mettons l'accent sur l'éducation, école obligatoire pour tous, accès facilité aux études supérieures. Inexorablement, une maladie bien moins terrible d'apparence s'attaquera aux gabonais : l'occidentalisme. L'effet quasi-miraculeux du monde occidental étant d'exalter à ce point l'individualité, donc l'individualisme, que plus personne ne veut avoir d'enfant (remercions nos hormones qui bataillent encore pour ne pas laisser s'éteindre notre existence égoïste !), la natalité chuterait de manière spectaculaire.

Parallèlement à cela, le gouvernement gabonais n'aurait plus directement à payer l'industrie pharmaceutique pour qu'elle veuille bien mettre son talent à l'oeuvre dans le développement d'un traitement : le peuple pouvant enfin payer, un marché juteux s'ouvrirait devant eux qui les déciderait autrement plus facilement qu'un quelconque désir de justice sociale ou humanitaire (je reviendrai peut-être un jour sur ce vide quasiment sidéral et pas tellement sidérant de conscience morale chez les industriels... ) (bon, pas chez les industriels de la pharmacologie, mes futurs employeurs, bien sûr !).

Bref ! Le problème du palu serait réglé ! Et comme un malheur ne vient jamais seul (sans maladie divine, les gens n'ont plus peur de rien, c'est détestable), dans ces conditions paradisiaques, encore une fois, ce pauvre président gabonais aurait à s'inquiéter ! Contrairement à ce qu'on pourrait croire (et vainement espérer), ce ne serait pas tant à cause d'un peuple nouvellement éduqué (comme Renaud l'a dit : "si l'école ça rendait les gens libres et égaux [je rajoute : "et politiquement éclairés"] le gouvernement déciderait que c'est pas bon pour les marmots"). Non, la masse populaire, scolarisée ou non, reste une masse, avec tout ce que ça implique d'effet de groupe (cf cours de biologie des populations, ou sûrement de psychologie sociale ou autre ethnologie) et d'uniformisation.

Petite réflexion mathématique digressive et mégalomaniaque, puisque j'aime à m'égarer dans des considérations scientifiques propres à me faire mousser :D : d'après la Loi Normale, le niveau disons de subtilité et de capacité de réflexion d'une population devrait suivre une magnifique courbe de Gauss (oh, la belle illustration !) plutôt peu aplatie si j'en crois mon estimation, avec ses petits extrêmes de penseurs d'un côté et de Jean-Marie Le Pen de l'autre (ah non, je dois me tromper, vu le nombre des ces derniers).


Bref, malgré cette image parfaitement logique, j'ai du mal à ne pas voir ça à la place :

(hé hé, est-ce un chapeau ? ou un serpent qui a mangé un éléphant ?)

mais je crois que le désespoir me rend particulièrement pessimiste...

Bref, tout ça pour dire que les gens sont cons, et que Machin Bidule président du Gabon (oui, je sais, Ali, fils de Bongo converti, on en parle suffisamment) n'a pas de préoccupation à avoir de ce côté-là. Mais remontons aux origines de la malheureuse occidentalisation d'un peuple jusque là tranquillement innocent (et pauvre, oui, bon...) : la meilleure répartition des richesses. Mais les richesses de qui ?! (Parce que de la production à l'exploitation, jusque là seuls quelques uns se remplissaient les poches.) Les riches ! Les riches sont lésés, spoliés ! Ils sont pas contents ! Et bizarrement, un riche obèse de pognon se défend mieux qu'un peuple en bonne santé (oui, on est toujours dans la SF, là). Or, quand on a passé sa vie à se vendre, jusqu'au dernier petit bout d'orteil, on n'a plus de quoi tenir tête à une horde de sumos en colère. Du coup, même si le peuple vote, on trafique les élections, anticipées, bien sûr, on se sera arrangé pour organiser une petite révolution, du coup, dehors, Mister President ! Et place à Sarkozy !!! Non mais...

Voilà, j'ai mis le temps (quelle prolixité, enfin !), mais on y est arrivé : si Machin veut rester au pouvoir, et on peut facilement imaginer que c'est le cas (mettons-nous à sa place), il faut que les gabonais gardent leur paludisme et leur niveau économique. Rha, le vilain monde...

(Quoi, c'est un peu pauvre de terminer un tel exposé de cette manière ? Mais ça fatigue !)

6 commentaires:

Barbara Le Pors a dit…

Aie caramba!
délicieux schéma de pensée...
merci pour ces digressions digestives...
Merci super LEA!!!
bisou ma belle!

ororuK a dit…

Héhé la référence de la deuxième image m'a fait rire !
Un bon exposé (qui donne un peu l'impression que tu parles trop vite), et globalement je pense être du même avis.

(tu faisais pas des études de psychologie des pédophiles ou assassins, un truc comme ça ?)

Léa a dit…

Merveilleux bouquin, n'est-ce pas ?

Et oui je parle trop vite, j'ai écrit ça dans l'euphorie d'un cerveau qui recommence à fonctionner, c'était la cavalcade de pensées ! Et encore, il y en avait d'autres que je n'ai pas réussi à attraper...

(J'ai fait un master recherche de neuropsychologie, oui, mais je ne l'ai pas validé, là je me réoriente en master pro pharmacologie, pour bosser comme coordinateur dans les essais cliniques, pour caricaturer... Clique sur le titre pour voir)

ororuK a dit…

J'avais cliqué ouais. J'ai pris l'habitude de regarder le lien des titres depuis que je sais que tu y caches des trucs. =)
Bon du coup tu as quitté Paris si je comprends bien ? En tout cas bon courage pour ton master, je te souhaite de le réussir !

Léa a dit…

Merci ! Et oui j'ai totalement fui Paris ! Et je ne regrette pas d'avoir retrouvé mon sud ensoleillé !

Mimilie a dit…

Effectivement c'est totalement fou de voir qu'il y a des gens aussi peu scrupuleux et égocentriques sur cette terre. C'est même troublant de se rendre compte à quel point ils vivent bien avec ça :)
Le plus fou c'est de se rendre compte qu'il n'est même pas besoin d'aller chercher dans des gouvernements pour en trouver.

Triste monde tragique dirait notre amie Daria.